Hier, le 15 avril 2019, comme bien du monde, mon coeur s’est arrêté en voyant les flammes détruire les sommets de la cathédrale de Paris. Le sentiment d’étouffement que je ressentais me paraissait presqu’exagéré. C’est vers minuit (heure du Luxembourg) que j’ai saisi ce qui se passait en moi.
Ce qui s’envolait en fumée devant mes yeux, au téléjournal, c’était aussi le lieu, l’endroit exact où pour la toute première fois j’ai compris que je voulais faire de la photo. Pour la première fois de ma vie, j’avais un appareil décent (loin de la haute technologie) qui me permettait de capturer convenablement ce que je remarquais et que je pourrais enfin partager. Je me rappelle m’être dit, consciemment, que c’était le début d’une histoire d’amour entre la photo et moi. J’étais ravie et excitée. C’était en avril 2004, lors de mon premier voyage à Paris où je venais retrouver mon amoureux qui y étudiait.
Cette église a été saccagée hier. La trace qu’elle a laissée en moi par contre, est plus puissante que jamais. Merci pour ça cher « Phénix ». Oui, tu renaîtras de tes cendres. Je n’oublie pas bien sûr tout ce que signifie cette perte et qui ajoute à ma peine; je ne le nomme pas ici, mais je m’unis à ce qui touche tant les Parisiens, les citoyens de la France et ceux du monde entier devant ce deuil à vivre.
Voici ces toutes premières photos, celles dont j’étais fière, prises à la Cathédrale Notre-Dame de Paris il y a 15 ans de ça presque jour pour jour. C’était en quelque sorte mon Jour 1 dans le monde de l’art visuel. Il a fallu ce brasier pour que j’y repense.










